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V

Jeudi, 24 décembre.

Nous quittons Nice de bonne heure pour aller à Menton.

Le soleil fait danser aux flancs des montagnes, dont les crêtes changent continuellement d’aspect, la gamme lumineuse de ses couleurs sans nombre.

Soudain la rade de Villefranche paraît, ronde, éblouissante, miroir incomparable dans ce cadre où tout n’est qu’enchantement et parfums. L’eau de la mer est d’une telle limpidité que le fond se voit, à peine bleuté ; et les varechs s’y jouent, échevelés sous la poussée des vagues, dans le clapotis des mille gouttelettes qui sans cesse jaillissent en lumières contre la muraille du remblai sur lequel nous glissons vers Beaulieu, dans le frémissement de l’atmosphère qui lentement se réchauffe et bientôt aura reconquis tout l’éclat, toute la tiédeur dorée, molle et voluptueuse qu’avait emportés la nuit…

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De Menton, une voiture, en descendant de wagon, nous a aussitôt ramenés à Monaco par ces routes