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PARTENZA…

retraite charmante plutôt que dans cette chapelle funéraire, asile en effet de la Jeunesse et de la Mort :

Oh ! how sweet is Youth, how delicate is Death !
puis sous ce nom : Ned,

Every earthly whiteness seems
Matched with his obscure and dim ;
He is King of ail my dreams,
I am king of love for him.

J’ai pris la peine de copier ces phrases énigmatiques, et souvent en pensant aux clartés radieuses de la chapelle d’Albany aux verrières blanches à travers lesquelles glissent, dans le soleil, les frondaisons souriantes des glycines et des vignes vierges, je me demande quel est ce jeune roi d’amour qui soupire si joliment après le prince de ses rêves, « dont l’éclat surpasse toutes les blancheurs terrestres », et qui, pour confident, a pris ce livre pieux rempli de chants mystiques, ce petit livre à couverture noire dans lequel je viens de lire, sans doute, l’incompréhensible fragment de quelque passionnante et mystérieuse histoire enveloppée toute en des obscurités maladives comme un sonnet de Shakespeare, quelque plainte secrète d’un pauvre cœur meurtri qui cache, sous les vers délicats d’un délicat poète, l’aveu tendre de son amour, peut-être parce que ce livre de prières, tout à l’heure ou demain à l’office, passera dans les mains blanches, sous les yeux aimés, auréolés de boucles courtes et dorées comme le soleil, sous des yeux bleus larges et