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PARTENZA…

dont la coupole dresse — au-dessus des frontons triangulaires étoilés du sceau de Salomon, vers une voûte faite d’obscurités bleuies, roses, mauves et dorées — la grâce légère d’un archange aux ailes déployées.

Et tandis que je cherchais à recueillir l’impression tendre de ces choses et que les pensées indécises pressaient l’essor mal assuré des mots, je ne trouvais rien autre dans la confusion du moment que le rythme autrefois retenu de ces vers :

Vierge, vous rayonnez comme une aube irrorée,
Sous la molle clarté des lampes de vermeil,
Et, vous enveloppant de leur ombre dorée,
Vos longs cheveux vous font un manteau de soleil.

Tel qu’un parfum de myrrhe autour d’un sanctuaire
De vos blanches beautés jaillit un charme amer
Et sur les cœurs meurtris, comme un électuaire
Vous posez la douceur de vos yeux d’outremer.

De l’oliban gardé pour les Noces mystiques,
Du cinname épandu sur d’ineffables lits,
Du nard dont s’enivrait l’Épouse des Cantiques,
Flottent sur votre front les baumes affaiblis.

Aux divines amours votre âme réservée
Des terrestres baisers ignore la douceur.
Dans les sources du ciel votre chair s’est lavée
Et les lis radieux vous proclament leur sœur.

Loin des transports menteurs dont l’ivresse nous fraude,
Vous surgissez au fond des cieux resplendissants,
Parmi les ostensoirs incrustés d’émeraude
Et les cierges pascals tachés de grains d’encens.