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XVI

À la mémoire déjà si lointaine
de mon petit camarade Louis Habert,
Lundi, 4 janvier.

Le bonjour matinal que je donne à ma chère Florence est un adieu attristé, un adieu qui va se prolonger jusqu’au départ, puisque pendant quelques heures encore je serai près d’elle, en elle.

Je m’aperçois que dans chaque ville j’aurai souffert, dès l’arrivée, du mal de la séparation parce que pour moi la séparation commence au moment où je vois ce que j’aime avec cette arrière-pensée que bientôt, tout de suite, il va falloir me séparer de ces choses affectionnées, puisque nous traversons à une allure si rapide ces jolies villes italiennes. Cela a préludé à Gênes surtout, s’est aggravé à Rome, fut douleur à Naples et sera ici triste comme un arrachement de quelque chose de moi-même. Alors je vais, plus fiévreux, par les rues étroites dont la gaieté contraste avec les bordures de grands palais presque noirs et de