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PARTENZA…

leurs joies charnelles ont dû laisser à Verrocchio, peut-être, la même grâce attendrie de ce garçon très svelte, très réel et très séduisant…

Le bronze élancé du maître Florentin me fait songer à l’inutile beauté de ce jeune homme, et celui-là me plaît dans la neuve image de celui-ci.

Ce soir dont je parle, j’avais été seul à le considérer.

«… Alors le Philistin regarda, et vit David, et le méprisa ; car c’était un jeune homme, blond et beau de visage. » (I Samuel, xvii, 42, 43).


En sortant du Musée, tout de suite, cette merveille : la Loggia de’Lanzi, aérienne, sévère et légère. Une terrasse repose sur des arceaux à plein cintre dont la hardiesse et la nouveauté étonnèrent Florence, — à peine appuyés sur de frêles colonnes. De l’air tout autour, de l’air qui frisonne dans les fraîcheurs apportées des longues galeries sombres des Uffizi ; qui frisonne et voltige, plein de rayons de soleil, caresse les bronzes et les marbres, continue, achève son travail régulier, l’œuvre entreprise de vêtir d’une chaude caducité les groupes superbement nus, dans la lumière de cette place délia Signoria, mêlant leurs corps et leurs haleines presque, aux buées que font les lèvres des gens qui passent dans la claire et fraîche journée de janvier.

En face, le Palais-Vieux, élégant aussi sur ses rudes assises, élégant dans ses murailles fauves à peine interrompues par de rares ouvertures, mais parées, dans