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PARTENZA…

paganisme si réaliste en ce que la réalité a de séduisant et d’idéal, opposant son Olympe charnel et sensuel à notre Ciel impalpable et pur. Immondes, ils me reviennent à moi tout baignés de rêves, ces siècles jeunes dont le destin est accompli, mais dont les vestiges sacrés subsistent encore quelque peu dans les maisons sans abri, sur les margelles desséchées des fontaines de Pompéi, dans les bains de marbre où verdissent les capillaires d’émeraudes… Tandis que nous espérons un infini mouillé d’azur et de brumes dorées en l’éternelle contemplation du Père, ils avaient, eux, réalisé, sous les portiques éclatants de blancheur et les frises harmonieuses des Parthénons élevés dans les ruissellements du ciel d’Attique, leur vision du ciel et fait sur la terre divine de la Grèce un paradis dont les splendeurs sont ruines maintenant, et pâles reflets les scintillantes et lumineuses gloires. En ce moment, leur seule évocation et leur magique souvenir me font tressaillir au plus profond de moi-même d’une joie infiniment intellectuelle et pure. J’envie les peuples qui firent démon rêve leur existence accoutumée, ceux dont le puissant génie non seulement sut voir merveilleusement la créature, mais créa ce que la nature même paraît impuissante à produire, tant la beauté, — leur beauté, — reste sous la dépendance de leur volonté et jaillit, comme dans l’immortelle chevauchée Panathénaïque, des œuvres de leurs mains…


Il ne faut plus maintenant l’autorisation du roi de Naples pour visiter le Cabinet secret.