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PARTENZA…

des ouvriers enlèvent dans des corbeilles. On les prend à poignées tant elles sont légères et peu compactes. On dirait qu’en peu de temps, avec beaucoup de monde, Pompéi tout entière serait découverte. Mais il faut des soins minutieux pour ne rien perdre et une surveillance incessante pour que rien ne soit dérobé des choses mises à jour, précieuses dans leur matière parfois, et toujours dans leur valeur artistique.

On achève devant nous le déblaiement d’une fort jolie maison décorée de peintures exquises, très vives de contours et d’une éclatante fraîcheur de coloris ; elles sont nettoyées avec beaucoup de soin, et recouvertes de glaces qui les laissent voir sans que le vent, la pluie… ou les Anglais les puissent détériorer. C’est une cuisine que l’on débarrasse en ce moment des scories légères, mais épaisses de plusieurs mètres, qui n’ont pas endommagé, aussi irrémédiablement que les laves d’Herculanum, les habitations de Pompéi. On tire sous nos yeux trois chaudrons en bronze de formes élégantes et trois trépieds de fer qui leur servaient de support. Les chaudrons, dont la partie inférieure est ovoïde, n’ont pas d’assise et ne pouvaient être de quelque usage qu’avec ces trépieds auprès desquels ils se trouvaient encore. En somme, cela ne diffère pas essentiellement des mêmes pièces employées à nos besoins, mais les anciens avaient su donner aux leurs des contours purs et gracieux, relevés encore par la jolie patine verte et bleue dont le temps et l’humidité les ont revêtues.