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PARTENZA…

tissures d’électrum et d’argent, retenus haut sur leurs jambes sveltes et rondes par des courroies de pourpre.

L’amphitryon richissime prodigue autour des tables ces jeunes esclaves très élégants et très recherchés qui sont les pocillateurs. Tandis que le festin s’achève les convives reçoivent de leurs mains fines aux ongles polis la branche de myrte et la lyre, invitation symbolique à chanter les couplets à la gloire d’Éros, Éros dont ces adolescents d’une rare beauté sont comme l’image multiple en son Unité radieuse : l’Amour…

Et Pompéi, dans la nuit étoilée, ne s’endort pas ; elle commence de ivre au bruit des chansons. Les amants effeuillent sur la tête des amantes les pétales embaumés des roses de Pæstum ; les courtisanes se livrent ; et quand l’aube paraît, les lèvres se cherchent encore, le jour se lève dans un murmure de baisers…

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Mes yeux se caressent longuement à ces ruines sans tristesse, calmes et grandioses, d’une extrême pureté de lignes, d’où s’élève encore une haleine de concupiscence qui m’entraîne en des rêves auxquels je n’ose me soustraire. À chaque pas tout est prêt encore, tout invite à la joie ; les restes du festin en font connaître la chère exquise. Sur le seuil des palais minuscules l’atrium s’ouvre comme autrefois aux tiédeurs du ciel, aux étreintes du soleil. Autour des colonnes de marbre, sur les fresques obscènes, et pudiques presque à force de naïveté, passent des effluves de luxure qui enva-