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Comme elle s’élançait du côté des murailles, elle rencontra Patricio qui revenait de chez Mathéus ne l’ayant pas trouvé et le cherchait partout.

— Le gouverneur n’est pas chez lui, et personne ne l’a vu ! dit-il.

— À cheval donc ! s’écria Mme d’Igomer, et malheur à vous, si vous ne ramenez pas pieds et poings liés les deux fugitives et ceux qui les ont ravies !

Un moment après, une troupe de cavaliers sortait comme un torrent de la porte de Drachenfeld et faisait trembler le pont-levis. Les traces des ravisseurs se voyaient dans l’herbe trempée de rosée et sur la terre humide. Patricio les suivit jusqu’au bord de la forêt, où le grand chêne mort étendait ses branches.

L’un des cavaliers lui saisit le bras tout à coup.

— Regardez ! dit-il.

Et du doigt, il lui montra le cadavre de Rudiger sur l’arête du précipice, et le corps de Mathéus qui se balançait dans le vide.

Cependant Armand-Louis et Renaud n’avaient pas perdu une minute pour courir vers le coin du bois où M. d’Aigrefeuille les attendait avec des chevaux de main. Déjà ils marchaient tous ensemble, faisant escorte à Mlle de Souvigny et à Mlle de Pardaillan, lorsque retentirent au loin le coup de pistolet de Mathéus et le coup de fusil de la sentinelle, qui tiraient de son sommeil la garnison du château.

— Voici que la poudre chante ! En route, messieurs ! dit Magnus.

— Enfin, s’écria M. de Collonges, si la poudre chante, nous allons causer !