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le rendez-vous, et René disparut… Sarah, demeurée seule, ressentit toutes les souffrances d’un rêve affreux… Ainsi donc cet homme était revenu, elle l’avait avec elle, près d’elle ! Il pouvait lui dire : Me voilà !… et elle !… elle, la pauvre infortunée, elle ne pouvait pas même lui dire : Éloigne-toi, je te maudis !…

Le lendemain, deux heures sonnaient à la pendule de la chambre de Sarah lorsqu’on annonça M. d’Erneville : il entra avec un air respectueusement ironique qui fit tressaillir Sarah… Tout le pouvoir de cet homme se révélait par son impudence… Il n’osait que parce qu’il pouvait.

En entrant il alla se placer sur le divan où Sarah était assise ; elle voulut se lever, il la retint avec force :

— Restez, Sarah, restez pour m’écouter. Vous me haïssez donc bien ! cela est fâcheux… plus pour vous que pour moi… Écoutez ce que je vais vous dire… cela est important pour vous.