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Viatique et le reçut à l’entrée du château, comme l’aurait fait le père ou le frère d’Anna. Les prêtres furent aussitôt introduits dans la chambre de la mourante. Elle s’entretint quelques momens à voix basse avec son confesseur. Hélas ! son âme d’ange n’avait que des pensées pures à lui montrer !… Le malheur qui brisait sa vie avant vingt-deux ans n’était plus un crime devant la mort… Tous les domestiques furent introduits, et les prières commencèrent… Anna répétait les versets à voix basse, et ne pouvait qu’à peine redire une prière assez haut pour qu’on l’entendît… Il était alors deux heures du matin… tout dormait dans cette vallée où l’arrivée d’Anna avait amené le bonheur et la paix… tout y était calme, excepté cette maison où veillaient la douleur et la mort !…

Vers le matin, quand le jour parut, Anna se ranima. Elle appela Raymond.

— Je voudrais voir le jour se lever, dit-elle en souriant, c’est une fantaisie de malade…