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Alfred la regarda avec surprise !

— Nous ne pouvons demeurer plus long–temps ensemble, Sarah… Vous savez si j’ai résisté long-temps pour accepter votre fortune. Songez que, lorsque je l’acceptai, vous m’aimiez !… Aujourd’hui tout est rompu.

— Mais je vous aime toujours ! s’écria Sarah, plus encore même que dans les jours si heureux !… Alfred ! Alfred !… je ne puis vous quitter… je ne le puis !…

— Étrange créature ! mais qu’y a-t-il donc dans ce cœur ?… Eh quoi ! vous osez me dire une parole de tendresse, tandis que René est votre amant !…

Sarah cacha son visage dans ses mains.

— Mais, poursuivit Alfred, son sang a du moins effacé en partie mon injure…

— Ah ! s’écria Sarah, nous avez-vous donc vengés tous deux ?…

Et, regardant son mari avec des yeux dont l’éclat révélait une joie inconnue mêlée à