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je mourrai… Mais alors je mourrai misérable !… Oh ! oui… car avant de mourir il me faudrait bien souffrir ! Et maintenant quelle douce volupté mon âme éprouverait si un jour je mourais au milieu des joies de ce paradis dans lequel je suis avec Alphonse !… quel bonheur ! Mais pourquoi ne pas aller au-devant ? pourquoi ne pas faire en ce moment ce que je puis redouter pour la suite ?… ce qui doit certainement arriver, mais à la suite des plus cruelles tortures !

Cette idée prit sur elle un tel pouvoir qu’elle finit par ne pouvoir y résister… elle eut une idée fixe par laquelle elle se dirigea… Ce fut une folie, une hallucination… Ce bonheur qu’elle avait dans son âme, elle le garda dès lors, le cacha, pour ainsi dire, avec un culte religieux ; cet amour était devenu matériellement sa vie !… quelquefois, en regardant Alphonse, elle se disait en voyant ses yeux si beaux, si doux, si aimans…