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de souvenir plus forte qu’il ne le voulait témoigner, dit avec force :

— Vous ignorez tous ce que c’est que la danse… non pas la danse avec des mouvemens compassés et sans âme, sans parler une langue qui soit comprise de tout l’auditoire… oui, de tout l’auditoire ; il faut qu’on entende ce que veulent dire les pas, les moindres gestes du danseur et de la danseuse… Oh ! que ne puis-je vous faire voir une danseuse de Cadix ! car c’est à Cadix surtout et à Séville qu’il faut aller chercher les véritables danseuses de boléro et de fandango. Vous connaissez, au reste, l’opinion de tous les voyageurs sur le fandango !… Oh ! poursuivit Alphonse, que ne suis-je en Espagne pour y voir danser le fandango seulement pendant une heure !… une heure seulement !… et puis me remettre dans le nuage qui m’aurait apporté au théâtre de la Cruz, et me retrouver ici pour y être heureux comme je le suis !…

Il regarda Mathilde avec tant d’amour qu’il