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miraient tout-à-l’heure… Alors il la rapprochait de lui et la serrait contre sa poitrine avec une émotion qu’attestaient les battemens répétés de son cœur. Arrivés au bord d’une esplanade dominant le vallon qui était en bas du château, et qu’on allait rejoindre par la partie inférieure du parc, ils s’arrêtèrent et demeurèrent en silence à écouter le bruit doux et mesuré de la rivière, qui, maintenant sur une pente douce, coulait avec moins de fracas… Dans ce moment la lune se levait à l’horizon, et ses rayons perçaient au travers des masses de feuillage que formaient les beaux chênes et les châtaigniers du bois… Le jour était tout-à-fait tombé ; on n’entendait plus dans la vallée que ces bruits si bien en harmonie avec la campagne, l’aboiement lointain d’un chien, la voix d’un pâtre qui rentre avec le troupeau, les clochettes des vaches et des chèvres… la chanson d’une paysanne : tous ces bruits se réunissaient pour ajouter au charme d’une