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son enfant aussi en était aimé, lui si beau, si bon, si loyalement bon !… Les meurtriers furent massacrés par le peuple de la ville ; aucun d’eux ne retourna près de Boris pour lui demander le prix du sang… Mais à quoi remédiait cette justice expiatoire ? Lorsque, à quelques mois de là, Foedor mourut d’infirmités et peut-être par le poison, Boris n’en monta pas moins sur un trône qu’il avait ensanglanté du sang pur et sacré des czars, et recueillit le fruit de ses crimes. Il feignit bien de refuser d’abord la couronne, mais en disant non son œil de tigre remarquait celui qui se serait contenté de cette réponse, et il l’eût fait descendre dans la tombe avec tant d’autres victimes que sa main sanguinaire y avait déjà précipitées ; et lorsque enfin il eut posé sur son front criminel cette couronne acquise par tant de crimes, elle apparut à l’Europe ce qu’elle est toujours, un bandeau souillé de sang… mais dont les pierreries royales cachaient les taches. Il régna et fut