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Zingha poussa alors ce cri ou plutôt ce rugissement, et, se lançant sur le soldat, elle le renversa à ses pieds d’un seul coup de poignard.

— Misérable ! qui t’a donné le droit de tirer sans mon ordre sur un parlementaire ?

Le soldat rendait le denier soupir avant qu’elle eût prononcé le dernier mot. Le coup avait été donné par une main vengeant le cœur, et non par celle d’une femme n’ayant pris aucune nourriture depuis trois jours.

C’était le soir ; le soleil se coucha ; la nuit fut sombre et orageuse ; les Portugais la passèrent dans une entière sécurité. Don Pedro espérait la fin de la guerre ; que pouvait faire Zingha ?

Le matin, à peine le jour paraissait-il, que la trompette sonna de nouveau pour avertir que les douze heures étaient écoulées : aucune voix, aucun signal, aucune attaque ne répondit cette fois, et les bords de l’île parurent inhabités ; don Pedro défendit toutefois d’agir : il craignait