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du bonheur de le regarder, d’en être regardée… de perdre son âme dans ces longs regards où toute une vie s’épuise en quelques heures lorsque rien ne vient troubler un amour qui vous révèle le ciel… Zingha avait goûté ce bonheur à Loando pendant huit mois, lorsqu’elle y avait demeuré au moment de son abjuration. Alors cette créature, maintenant si emportée dans ses passions… aimait comme tout ce qui est beau et vertueux. Cette femme, heureuse d’une parole, d’un sourire, sentait battre son cœur, son regard se voiler lorsque son fiancé serrait sa main ou la pressait elle-même contre sa poitrine, où elle sentait battre son cœur à coups redoublés… Ils étaient bien unis alors !… Cet amour avait enchaîné la lionne du désert. Ses rugissemens s’éteignaient dans un soupir, la mollesse de ses mouvemens était réprimée par la modestie, parce qu’elle savait que don Pedro l’aimait ainsi. Ce n’était pas de la fausseté, c’était une modification de carac-