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dèles, tandis qu’ils n’étaient que les ministres de sa cruelle sœur. Elle voulait la couronne, elle la voulait avec la vengeance.… Assiégé dans cette île, son malheureux frère ne vit que la mort partout, partout l’esclavage, partout le malheur !… la mort ! hideuse, effroyable ! Le fleuve était si rapide et si profond, qu’il ne pouvait espérer de fuir de cette île. Les bêtes féroces l’entouraient en rugissant déjà depuis trois jours ; elles venaient jusque sous l’arbre où il se réfugiait pour la nuit… Enfin le malheureux N-Golam-Bandi ne pouvant se sauver, comme frappé d’anathème, ne pouvant se résoudre à tendre la main aux chaînes des Portugais, N-Golam-Bandi mourut empoisonné. Il fut enterré dans l’île de la Coanza avec les mêmes sanguinaires cérémonies que son père. Vingt-cinq femmes, douze jeunes filles, autant d’hommes et de jeunes garçons furent égorgés sur sa fosse pour aller le servir dans l’autre monde.