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du monument. Mais Zingha avait déjà tourné sa pensée vers un autre aspect de sa position. Don Pedro la regardait come une femme dont il fallait la vie pour le sauver au royaume de ses pères… Quand cette idée revenait devant ses yeux, elle les fermait comme pour la fuir ; mais elle se réfugiait dans son cœur, et là faisait un tel ravage que la malheureuse femme se sentait mourir… Tout-à-coup elle s’élance vers Mané, et le saisissant d’une main robuste, quoique petite, elle le met debout sur ses jambes tremblantes.

— Ne tremble donc plus ainsi, misérable, lui dit-elle, je ne veux pas de ta vie ! c’est celle d’un avorton, elle est trop méprisable… Mais, si je te fais grâce, sois-moi dévoué cette fois… ou bien ta mort suivra immédiatement une nouvelle perfidie.

— Oh ! je jure !…

— Pas de sermens, et surtout devant ton idole impure. Silence !… écoute-moi !…