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chose. Le temps n’est plus où les citoyens jetaient par les fenêtres le trop plein de leurs maisons. Trois grandes rues parallèles traversent le jeune Marseille dans toute sa longueur. La rue de Rome a quelque chose de notre rue Richelieu : il faut que la ressemblance soit sensible, puisque le conseiller de Brosses la remarquait déjà il y a cent ans. La rue Saint-Ferréol est une agréable copie de la rue Vivienne, quoique la bourse se tienne dans la rue Paradis. C’est en plein air, sous le ciel, que les Marseillais se réunissent deux fois par jour pour traiter leurs affaires. Ils ont bien un petit bâtiment de zinc ou de carton pour s’abriter en cas de pluie, mais ils n’y entrent presque jamais. C’est un usage si bien établi, que le matin entre onze heures et demie et une heure, et le soir entre quatre et cinq, les cochers font un détour pour éviter la rue Paradis. Quand la nouvelle Bourse qui s’achève sur la Canebière sera livrée aux marchands et aux spéculateurs, ils n’y viendront que si on les pousse, et ils n’y demeureront que si on les enferme.


Marseille a ses Champs-Élysées. On voit aux environs du cours Bonaparte des rues entières, de petits hôtels bien construits, confortables, et même décorés avec goût. Je pourrais en citer un qui serait remarqué partout, même à Paris. Cette ville nouvelle, qui pourtant ne manque ni d’air ni de lumière, s’est donné le luxe de deux grandes promenades. L’une est une corniche taillée dans le roc au bout de la mer, et à distance respectueuse du port ; on