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loi. » Le pape accepte en disant : « Loi excellente, race détestable. »


Vous verrez à l’entrée du Ghetto, au bout du pont des Quatre-Têtes, une petite église où les juifs étaient forcés de venir, tous les samedis après le dîner, au nombre de cent cinquante. Un prédicateur payé à leur frais les régalait d’une bonne diatribe contre leur obstination. Les cent cinquante auditeurs étaient exacts, et pour cause : la communauté devait payer un écu par tête d’absent. Un vieux juif de ma connaissance me disait hier : « Pendant vingt-cinq ans, monsieur, je n’ai pas manqué une fois au sermon. » Mais ce peuple a le cou roide ; on ne le convertit pas de force. Pie IX a dispensé les juifs de l’homélie, et la petite église est devenue déserte. On a essayé d’y faire prêcher M. l’abbé Ratisbonne, mais personne n’est venu l’entendre.

Cependant il se fait une conversion tous les ans, le samedi de Pâques. Le baptistère de Constantin s’ouvre à deux battants devant une vieille juive qui gagne quatre-vingts écus et le paradis. Le peuple de Rome ne croit pas beaucoup à la sincérité des catéchumènes : « C’est aujourd’hui, dit-il, que les juifs se font Turcs. »


En résumé, les juifs de Rome ne sont plus ni enfermés pendant la nuit, ni rançonnés au carnaval, ni caté-