Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée

. - \t L-r'\t< mt

  • 0

l’oncle et le neveu. 85 Après avoir travaillé depuis l’enfance , il se trouve sans fortune. Mon père, parti du même point que lui, m’a laissé un bien considérable. Le cher oncle a commencé par être jaloux ; puis il a songé qu’étant mon seul parent , il deviendrait mon héritier en cas de mort, et mon tuteur en cas de folie ; et comme un esprit faible croit aisément ce qu'il désire, le mal¬ heureux s’est persuadé que j'avais perdu ia tête. Il l’a dit à tout le monde, il vous le dira à vous- même. Dans la voiture, quoiqu'il eût les mains liées, il croyait que c'était lui qui m’amenait chez vous. — A quelle époque remonte le premier accès ? — A trois mois environ. Il est descendu chez mon concierge et lui a dit d’un air effaré : « Monsieur Em¬ manuel, vous avez une fille.... laissez-la dans votre loge et venez m’aider à lier mon neveu. » — Juge-t-ìl bien de son état ? sait-il qu’il est malade ? — Non , monsieur, et je crois que c’est bon signe. Je vous dirai, de plus, qu’il y a des dérangements notables dans les fonctions de la vie de nutrition, il a perdu complétçment l’appétit, et il est sujet à de longues insomnies. — í’ant mieux ! un aliéné qui dort et qui mange régulièrement est à peu près incurable. Permettez-moi de le réveiller. »» M. Auvray secoua doucement l’épaule du dormeur,