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74 l’oncle et le neveu. Iï Il faut pourtant que je vous raconte les antécédents de François et de son oncle. François était le fils unique d’un ancien tabletier du passage du Saumon, appelé M. Thomas, La tabletterie est un bon com¬ merce ; on y gagne cent pour cent sur presque tous ! es articles. Depuis ! a mort de son père, François jouis¬

sait de cette aisance qu’on appelle honnête, sans doute parce qu’elle nous dispense de faire des bassesses; peut-être aussi parce qu’elle i^ous permet de faire des honnêtetés à nos amis : il avait trente mille francs de rente. Ses goûts étaient extrêmement simples, comme je crois vous l’avoir dit. Il avait une préférence innée pour ce qui ne brille pas, et il choisissait naturelle¬ ment scs gants, ses gilets et ses paletots dans cette série de couleurs silencieuses qui s’étend entre le noir et le marron. II ne se souvenait pas d’avoir rêvé panache, même dans sa plus tendre enfance, et les ru¬ bans que nous envions le plus n’avaient jamais troublé son sommeil. 11 ne portait pas de lorgnon, par la ’Éftison, disait-il, qu’il avait de bons yeux; ni d’é- ^'•jttngle à sa cravate, parce que sa cravate tenait sans épingle ; mais le fait est qu’il avait peur de se faire remarquer. Le vernis de ses bottes l’éblouissait. Il art1 ■ ■