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LES JUMEAUX DE L’HÒTEL CORNEILLE. 49 Dans les derniers jours de février, Léonce prit son courage à deux mains : il fit sa demande. M. et Mme de Stock, avertis par Dorothée, le reçurent en audience solennelle. « Monsieur le baron, madame la baronne, dit-il, j’ai Thonneur de vous demander la main de made¬ moiselle votre fille. Pour ne vous rien laisser ignorer sur mon nom et ma fortune.... » Le baron l’interrompit par un geste seigneurial : « Arrêtez-vous ici, monsieur le marquis, je vous en supplie. Tout Paris vous connaît, et ma fille vous aime : je ne veux rien savoir de plus. Votre nom fût-il obscur, votre père eût-il mangé sa fortune, je vous dirais encore « : Dorothée est à vous. » 11 embrassa Léonce, et la baronne lui donna sa main à baiser. « Vous ne connaissez pas, dit la ba¬ ronne, notre romanesque Allemagne. Voilà comme nous sommes tous..,, du moins, dans la haute classe. » Au milieu de la joie la plus folle, Léonce sentit au fond de lui comme une révolte d’honnêteté. « Je ne peux pas tromper ces braves gens, se dit-il, et je se¬ rais un fripon si j’abusais de leur bonne foi. » Il reprit tout haut : « Monsieur le baron, la noble con- ance que vous me témoignez m’oblige à vous don¬ ner quelques détails sur.... Monsieur le marquis, vous m’affligeriez sérieu¬ sement en insistant davantage. Je croirais que vous ne vous obstinez à me donner ces renseignements que 236\td