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les jumeaux de l’hôtel corneille. iiïa 1*1 9 Il dansa tout un soir avec la jolie Dorothée et mur¬ mura à son oreille des paroles de galanterie qui res¬ semblaient fort à des paroles d’amour. Elle répondit avec une coquetterie qui ne ressemblait pas à de la haine. La baronne, après s’être renseignée, invita Léonce à ses mercredis : il y fut assidu. M. de Stock habitait, rue de La Rochefoucauld, un petit hôtel entre cour et jardin, dont il était propriétaire. Léonce se connaissait en mobilier, depuis qu’il avait acheté des meubles. Sans être expert, il avait le sentiment de l’élégance. Il pouvait se tromper, comme tout le monde, car i: faut être commissaire-priseur pour dis¬ tinguer un bronze artistique d’un sur moulage à bon marché, pour deviner si un meuble est bourré de crin ou nourri économiquement d’étoupes, et pour reconnaître à première vue si un rideau est en lam- JL\t■\t■ » pas ou en damas laine et soie. Cependant, il n’était pas du bois dont on fait les dupes, et :'intérieur du baron le ravit. Les domestiques, en livrée amaranthe, avaient de bonnes tètes carrées et un accent allemand qui écorchait délicieusement l’oreille. On reconnais¬ sait en eux de vieux serviteurs de la famille, peut- être des vassaux nés à l’ombre du château de Stock. Le train de maison représentait une dépense de soixante mille francs par an. Le jour où Léonce fut accueilli par le baron, fêté par la baronne et regardé terdrement par leur die, il put dire sans présomp¬ tion : J’ai trouvé !