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410 LA MÈRE DE LA MARQUISE. vos filles : ainsi, ma Lucette, règle-toi là-dessus. Mais comprenez-vous cet engouement que j’avais pour Paris? C'est une ville abominable; je n’y ai trouvé que déboires, et je n'y remettrai jamais les pieds que pour conduire mes petits-enfants dans le monde ! * Sept mois plus tard, la marquise accoucha de deux garçons, L’un fut le filleul de Mme Jordy; Mme Be¬ noît ne voulut pas être marraine de l’autre : « J’attends les filles, » dit-elle. Dans les dix années qui viennent de s’écouler, Lu- cile a donné sept enfants à son mari, et une si heu¬ reuse fécondité ne paraît pas l’avoir fatiguée. Elle a gagné un peu d’embonpoint sans rien perdre de sa beauté : les cerisiers en sont-ils moins beaux parce qu’ils portent tous les ans des cerises? Gaston, fidèle aux deux passions de sa jeunesse, donne la meilleure partie de son temps à Lucile et le reste à la science. Son usine prospère aussi bien que son ménage. 11 a poussé vigoureusement les progrès de l’industrie mé¬ tallurgique ; il a précipité la baisse des fers : grâce à lui, la tonne de rails est tombée de 360 francs à 285, et il ne désespère pas de l’amener à 200, comme il 1» promettait jadis à son ami l’ingénieur des salines. C’est, d’ailleurs, un beau forgeron que le marquis d’Outreville, et vous ne lui donneriez pas plus de trente ans : les années ont si peu de prise sur l’homme heureux ! Mais Mme Benoît est une petite vieille femme son- i j . »