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406\tLA\tMÈRE DE LA MARQUISE. teur en grange. Mme Jordy s’étonnait qu’on pût avoir un si farouche appétit lorsqu'on ne mangeait pas pour deux. Elle prit son amie à part, lui adressa mille et une questions, et causa longtemps avec elle. La con¬ clusion fut qu’il faudrait demander l’avis du médecin. « Nous vous dérangeons? demanda Gaston qui re¬ venait sur ses pas.\t. — Du tout, répondit Mme Jordy ; nous causions chiffons. — Ah! — Mon Dieu, oui. Vous savez que nous travaillons à une layette. — Eh bien ?

Eh bien, il nous vient une inquiétude sérieuse.

—- Et laquelle ? — Nous craignons d’ètre obligées d’en faire deux. » Gaston sentit ses jambes plier sous lui : c’était pour¬ tant un homme solide. Il proposa de remonter en voi¬ ture et de courir chez le médecin. « Quel bonheur ì disait Lucile. Si le docteur dit oui, j’écrirai demain à maman. »\t. Le même jour, Mme Benoît monta, à dix heures du matin , dans le célèbre carrosse qu’on venait de ter¬ miner, mais en changeant les armes. Avant de gravir l’escalier de velours qui servait de marchepied, elle lorgna complaisamment le tortil de baron et l’écus- son des Subresac. Contrairement à l’usage , c’était la mariée qui allait chercher son mari. Elle monta d’un