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LES JUMEAUX DE L*HÔTEL CORNEILLE. 35 g\tsi à L\t, cher fortune ailleurs. Du reste, les grandes fortunes sont rares dans ce noble faubourg. Je me suis in¬ formé : il y en a cent ou cent cinquante, si vieilles ■ que tout le monde en a entendu parler; si claires, si évidentes, si bien établies au soleil, que tout le monde en a envie : de là, vingt prétendants autour d'une héritière. J’aurais beau jeu à faire le vingt et

unième ! On ne m’y prendra pas. Regarde la Cliaussée- d’Antin : quelle différence ! Dans le salon du moindre banquier ou du plus modeste agent de change, tu vois ■fi\t■ danser dans le même quadrille une douzaine de for¬ tunes colossales ignorées du public, et qui ne se con¬ naissent pas entre elles. Celle-ci date de vingt ans, celle-là d’hier. L’une sort d’une raffinerie d’Auteuil* l’autre d’une usine de Saint-Etienne, l’autre d’une manufacture de Mulhouse; l’une arrive directement t. de Manchester, 'autre débarque à peine de Chander-

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nagor. Les étrangers sont tous à la Chaussée-d’An- tin ! Daiis cette cohue toute retentissante du bruit de

l’or, toute scintillante de diamants, on se rencontre, on se connaît, on s’aime, on s’épouse, en moins de temps qu’il n’en faut à une duchesse pour ouvrir sa tabatière. C’est là qu’on sait le prix du temps; c’est là que les hommes sont vivants, remuants et pressés d’agir comme moi; c’est là que je jetterai mon filet dans l’eau bruyante et tumultueuse ! » Il me récita un passage du Lis dans la vallée, qui contenait les réglés de sa conduite ; c’est la dernière