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LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t401 présenter à mes amis ! Après ma mort, ils continue¬ ront à vous recevoir pour l’amour de moi. Alors rien ne vous empêchera, si le cœur vous en dit, de choisir un homme de votre âge, qui sera votre mari en vérité et non plus en effigie. Méditez cette proposition : pre- - nez huit jours pour réfléchir, prenéz-en quinze ; je suis encore bon pour quinze jours. Écrivez à vos en¬ fants ; peut-être la crainte de ce mariage les décidera- t-elle à faire ce que vous voulez. Pour moi,. quoi qu’il arrive, je mourrai plus tranquille si j’ai la consola¬ tion d’avoir contribué à votre bonheur. » » Mme Benoît n’était nullement préparée à ces ouver¬ tures; cependant elle ne perdit pas deux jours en ré¬ flexions. Une heure après le départ du baron, son parti était pris. Elle se dit : « J’ai juré que je ne me remarierais pas; mais auparavant j’avais juré d’en¬ trer au faubourg. Cette fois, du moins, je suis sûre de n’être point battue par mon mari! J’épouse le baron, je dénature ma fortune, et je déshérite la marquise de tout ce qu’il me sera possible de lui en¬ lever : à l’ouvrage! » ■■ Elle fit porter sa réponse à M. de Subresac, et dès le lendemain, sans écrire à ses enfants, elle hâta les apprêts de son mariage. Jamais amant passionné ne courut plus ardemment à ses noces : c’est que Mme Benoît épousait bien autre chose qu’un homme, elle épousait le faubourg! Une légère indisposition de M. de Subresac l’avertit qu’elle n’avait pas de temps 336\taa