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388\tLA\tMÈRE\tDE LA MARQUISE. ■h suis la plus malheureuse femme de Paris. Mes créan¬ ciers s’acharnent contre moi, quoique je ne leur aie jamais rien fait. Mon gendre est un homme ; il devrait me protéger : il m’abandonne. Qu’est-ce que je lui demandais avant-hier? Un peu d’argent pour payer le Bon-Saint-Louis, qui a bien dégénéré depuis votre pauvre père ! Il m’a répondu que sa ſéte serait magni¬ fique, et que sa bourse était à sec. Je ne sais où don¬ ner de la tête. Comment avez-vous le cœur de venir parler de bals et de plaisirs à une pauvre désespérée comme moi ? Tout cela finira mal; je serai saisie, on vendra mes meubles....» Ici la comtesse se tut, et laissa parler ses larmes. « Excusez-moi, reprit-elle. Vous voyez que je ne suis guère en état de recevoir des visites; mais j’aurai toujours du plaisir à vous voir : vous me rappelez mon bon Lopinot. Ah! s’il était encore de ce monde!... Revenez un de ces jours; nous causerons, et si je suis encore bonne à quelque chose, je m’emploierai à vous servir. » Aux premières larmes de la comtesse, Mme Benoît avait résolûment tiré son mouchoir. Elle se dit : « Puisqu’il faut pleurer, pleurons. Après tout, les larmes ne me coûtent pas plus qu’à elle ! » La sen¬ sible veuve ajouta tout haut : « Voyons, madame la comtesse, un peu de courage! Il n’y a pas là de quoi abattre un cœur comme le vôtre. Vous devez donc beaucoup d’argent à ce méchant Saint-Louis? ■ — Hélas! petite : quinze cents francs!

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