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374\tLA\tMÈRE\tDE\tLA\tMARQUISE.

fant! Tu aurais dû m’arrêter au premier mot, et je ne te pardonnerais jamais de m’avoir laissée parler, si tu n’étais pas si malheureuse. »\t■ Lucile raconta sommairement son histoire. « Com¬ ment n’as-tu pas écrit à ton mari? demanda Céline. — Je lui ai écrit. — Quand? — Il y a quatre j ours. — Eh bien, mon enfant, ne pleure plus : il arri¬ vera ce soir. » Au dîner, la table était élégante, la salle à manger claire et joyeuse, les derniers rayons du soleil cou¬ chant jouaient avec les stores et les jalousies, le petit vin paillé riait dans les verres, et M. Jordy caressait d’un regard radieux le joli visage de sa femme; mais Céline conserva la gravité d’une matrone romaine, et je crois (Dieu me pardonne!) qu’elle dit vous à son mari. La marquise repartit à dix heures. Céline et son mari la ramenèrent à sa voiture. En apercevant le co¬ cher, Mme Jordy eut comme une inspiration subite : « Pierre, dit-elle d'un ton indifférent, monsieur le mar¬ quis est-il arrivé ? — Oui, madame. » La marquise se jeta dans les bras de son amie en

poussant un cri. « Qu’y a-t-il ? demanda Robert. — Rien, » dit Céline. r ■