Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/370

Cette page n’a pas encore été corrigée

. _ ■ iìiri iia 111 r\tk\t,\t■\tI\t■\tifcrifcliraMAi\t•\t^j-l**h

.: ... . . - ■ ■ -. ’-■

n \ 364\tLA\tMÈRE\tDE\tLA MARQUISE. Jettes, la bignonia aux longues fleurs rouges, le jas-

    • %

min blanc, la fleur de la passion, l'aristoloche aux larges feuilles, et la vigne vierge qui s'empourpre au dernier sourire de l’automne, élevaient jusqu’au toit leurs tiges entrelacées. De grosses nattes de volubilis fleurissaient au niveau de la porte, et le grelot bleu des cobæas pavoisait toutes es fenêtres. Ce spectacle réveilla chez la marquise les plus doux souvenirs d'Ar ange : en ce moment elle eût donné pour rien son hôtel de la rue Saint-Dominique et ce ardin trop étroit où les fleurs étouffaient entre l’ombre pesante de la maison et le seuillage épais des vieux marron¬ niers. Un peignoir de foulard écru, à demi caché dans un bosquet de rhododendrons, l’arracha brusquement de sa rêverie. Elle courut, et ne s'arrêta que dans les bras de Mme Jordy. Avez-vous jamais observé au théâtre la rencontre d’Oreste et de Pylade? Si habiles que soient les ac¬ teurs, cette scène est toujours un peu ridicule. C’est que l’amitié des hommes n’est, de sa nature, ni expansive, ni gracieuse. Un gros serrement de mains, un bras grotesquement passé autour d’un cou, ou l’ab¬ surde frottement d’une barbe contre une autre, ne sont pas un spectacle fait pour charmer les yeux. Que la tendresse des femmes est plus élégante, et que les plus gauches sont de grands artistes en amitié!\t> Céline était une toute petite blonde, potelée et ron-