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360 LA MÈRE DE LA MARQUISE. ne l’empêchait pas d’entendre ce qui lui plaisait. Du reste, l’œil était bon et l’estomac admirable. Mme de Malésy reconnut sa jolie créancière et la reçut avec une touchante familiarité. ' « Bonjour, petite, bonjour! lui dit-elle. Je ne vous ai pas défendu ma porte. Vous avez trop d’esprit pour venir me demander de l’argent? — Oh ! madame la comtesse! je ne vous ai jamais fait de visite intéressée. — Chère petite ! tout le portrait de son père ! Ah ! mon enfant, Lopinot était un brave homme. — Vous me comblez, madame la comtesse. — Comprenez-vous qu’on vienne demander de l'ar¬ gent à une pauvre femme comme moi ? 11 n’y a pas un an que j’ai marié ma fille au marquis de Croix-Mau- gars! C’est une bonne affaire, j’en conviens; mais ce mariage m’a coûté les yeux de la téte. » Mlle de Malésy n’avait pas reçu un centime de dot. « Moi, madame, je viens de marier ma fille au marquis d’Outreville. — Plaît-il ? Comment appelez-vous cet homme-là ? » Mme Benoît fit un cornet de ses deux mains et

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cria : « Le marquis d’Outreville ! .. — Bien, bien, j’entends; mais quel Outreville ? Il !■ y a les bons Outreville et les faux Outreville ; et des bons i il n’en reste pas beaucoup, r — C’est un bon.\t} — En êtes-vous bien sûre ? Est-il riche ? i Ü