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348\tLA\tMERE DE LA MARQUISE. A mesure qu’elle parlait, le sourire reparaissait sur les lèvres du baron. Lorsqu’elle eut tout conté, il lui prit les mains et lui dit gaiement : « Vous avez raison, charmante, le marquis est un grand coupable : il a abandonné sa femme comme le roi Ménélas abandonna la sienne. — Monsieur, Ménélas courut après Hélène, et je maintiens qu’un mari qui laisse partir sa femme sans la poursuivre, l’abandon ne. — Heureusement, le cas est moins grave , car je ne vois point de Paris à l’horizon. Vous ramènerez votre fille à son mari ; c’est votre devoir, car il ne faut pas séparer ce que Dieu a uni. Ces enfants s’a¬ dorent ; le bonheur leur semblera d’autant plus doux qu’il a été retardé. Vous assisterez à leur joie, vous jouirez du spectacle de leurs amours, et vous m’é¬ crirez avant dix mois pour me donner de leurs nou¬ velles. » La jolie veuve étendit la main, et fit avec l’index un petit geste résolu qui voulait dire : Jamais ! « Mais alors, reprit le baron, que comptez-vous donc faire ? — Puis-je faire fonds sur votre amitié, monsieur le baron ?\t'

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— Ne vous l’ai-je pas déjà prouvé, charmante ? — Et je ne l’oublierai de ma vie. Si votre bienveil¬ lance ne me manque pas, j’ai de quoi me passer à tout jamais de M. d’Outreville. - K