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— Ah ! monsieur le baron, les armes d’Outreville sont bien plus compliquées.

— C’est juste. Bonsoir, monsieur Renaudot. — Hé bien, sceptique ?

— Çà, mon vieil ami, à travers quel conte de fées me promenez-vous ?

— Cela tient du Chat botté, puisqu’il y a un marquis…

— Bien obligé !

— Et de la Belle au bois dormant, puisque la future marquise, qui ne vous a jamais vu, dort innocemment sur les deux oreilles au fond de votre forêt d’Arlange, en attendant que le fils du roi vienne la réveiller.

— Comment ! elle n’est pas ici ?

— Nous lui ferons savoir que vous l’avez regrettée. »

Mme Benoît accueillit ses hôtes à bras ouverts. Avertie à temps du succès de l’affaire, elle avait commandé chez Carême un dîner d’archevêque. On perdit peu de temps en présentations : les connaissances se font mieux à table. La conversation s’engagea assez plaisamment entre la belle-mère et le gendre. Gaston parlait Arlange, Mme Benoît répondait faubourg ; elle se lançait dans les questions de noblesse ; il faisait un détour et revenait aux forges, chacun suivant obstinément son idée favorite. Cette lutte obstinée n’éclaira personne, pas même l’excellent baron, qui se livrait au seul plaisir de son âge, et faisait honneur au dîner plus qu’à la conversation.