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278\tGORGEON. lui jetèrent des couronnes ridicules. Un mauvais plai¬ sant lui cria : « Bien des choses à Madame !» Il pleu¬ rait de rage en rentrant dans sa loge. Il y trouva une lettre de Pauline, une lettre mouillée de larmes. Il la foula aux pieds, la déchira en mille pièces et la jeta au feu*\t• Après ces deux horribles soirées, Pauline, épou¬ vantée du silence de son mari, supplia le prince de lui faire grâce du reste. Gorgeon n’était-il pas assez puni? Vasilikof n’était-il pas assez vengé? Le prince était conciliant : il remit à Gorgeon la moitié de sa peine et décida que le surlendemain, après le spectacle, Pauline serait libre d’employer son temps comme elle l’entendrait. « Il faut être de bon compte, dit-il. Gorgeon m’a joué huit fois en quinze jours; mais les soirées comme celles-ci doivent compter double. Après la quatrième, l’honneur sera satisfait. » On devait donner deux jours de suite un vaudeville fort gai de MM. Xavier et Varin, la Colère d'Achille. C’était presque une pièce de circonstance. Achille Pangolin est un Sganarelle moderne qui croit trouver partout les preuves de sa disgrâce imaginaire. Tout lui est matière à soupçon, depuis le miaulement de son chat jusqu’aux interjections de son perroquet. S’il trouve une canne dans sa maison, il croit qu’elle a été oubliée par un rival, et il la met en morceaux avant de reconnaître que c’est la sienne. Il oublie son p ■s. \t