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272 GORGEON. —* Pour une honnête femme indignement aban¬ donnée , et qui a mille raisons de se venger de son mari. — Il y a du vrai dans ce que vous dites ; mais si je sp me vengeais de Gorgeon, je le ferais en honnête femme, et je ne prendrais point d’associé. — Madame, permettez-moi de vous répéter en¬ core, au risque de vous déplaire, que je ne vous aime pas ; en revanche, je vous respecte beaucoup, et je vous tiens pour une très-honnête femme. 11 y a plus : j’estime le caractère de votre mari, quoiqu’il m’ait traité bien cruellement. Si je croyais qu’il fut indifférent à son honneur, je chercherais une autre vengeance. Voici ce que je sollicite de vous, en échange d’une fortune assurée. Ne vous effrayez pas trop tôt. Vous ne me devez ni amour, ni amitié, ni reconnaissance, ni complaisance. Je m’engagerai, sur l’honneur, à ne point mettre les pieds chez vous. Nous ne sortirons jamais ensemble; vous serez libre de vos actions; vous recevrez qui vous voudrez, sans

excepter votre mari. Tout ce que je demande.... » Pauline ouvrit les deux oreilles. « Tout ce que je demande, c’est une place à côté de vous, dans votre loge, pour huit représentations. Gorgeon a fait rire la cour à mes dépens : je veux mettre les rieurs de mon côté. » » La jeune femme connaissait assez l’humeur fière de son mari pour savoir qu'une telle vengeance