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GORGEON.\t.\t267 est engagé à raison de quatre mille roubles argent (16 000 ſr.) et un bénéfice par an. Son dédit, qui est d’ailleurs insignifiant, sera payé sur la caisse des théâtres impériaux. » Pauline ne pleura plus : la jolie veuve entrait dans la catégorie des femmes abandonnées. Tout Paris s’accorda à la plaindre et à blâmer son mari. « Après un an de ménage, quitter une femme adorable dont il n’avait jamais eu à se plaindre ! la livrer à elle- même à l’âge de dix-huit ans ! Et cela sans raison , sans prétexte, par un pur caprice) Quelle excuse pouvait-il alléguer ? la jalousie ? ‘Pauline était le mo¬ dèle des femmes ; elle avait traversé toutes les séduc¬ tions sans y laisser une plume de ses blanches ailes, » Pour ajouter un dernier trait au tableau, on ne manqua pas de dire que Gorgeon abandonnait sa " ~ ~ ■# femme sans ressources : comme si elle ne touchait pas cinq cents francs par mois au Palais-Royal ! Son mari lui avait laissé tout ce qu’il avait d’argent et un beau mobilier, dont elle vendit une partie lorsqu’elle se transporta rue de la Fontaine-Molière, au qua¬ trième étage. Elle inspirait une vive compassion à tous les hom¬ mes, et surtout à M. de Gaud ry et à ses voisins de l’orchestre. Mais elle ne souffrit pas qu’aucune bonne âme en souliers vernis vînt la plaindre à domicile. Elle vivait seule avec une cousine de son âge qui lui servait de cuisinière et de femme de chambre. Son