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LE BUSTE. .\t207 Et d’embrasser Daniel qui ne s’y attendait guère. Le\tbuste n’était pas fini, tant s’en faut; mais il í\tavait\tfait plus de progrès en deux heures\tqu’en toute | í\tune quinzaine, Mme Michaud avait posé\tsans le sa¬ !\tvoir,\tpar pure distraction, en écoutant\tle récit de Daniel. L’artiste avait saisi l’occasion au vol, et son ouvrage, pour être improvisé, n’en était pas moins heureux. Tout le monde en convint, jusqu’à Victo¬ rine , qui ne pouvait croire ses yeux. Dans son trou¬ ble, elle dit à Daniel : « Ah ! monsieur, vous avez bien prouvé que l’amour faisait des miracles ! » Daniel pensa qu’elle faisait allusion à l'histoire de M. Cambier. Il se tenait les bras croisés devant son buste, et disait en îui-mêmc : « Voilà une ébauche assez bien venue ; reste à la finir sans la gâter. Nous sommes au 1*'juillet, j’ai du temps devant moi. Si ces messieurs voulaient bien me laisser tranquille, le plâtre serait réparé dans quinze jours, et je pourrais demander quinze cents francs d’avance. » « Qu’y a-t-;í de vrai dans cette histoire? pensait Victorine. L’ambassade d’Espagne.... une fille qui de¬ meure ici, avec sa tante.... un jeune homme de son âge et de son pays.... un chef-d’œuvre fait par amour.... Qui est-ce qui épouse un rémouleur? Et par quel sortilège ce bloc de terre a-t-il pris la figure de Mme Michaud? »\t' Le marquis avait annoncé qu’il reviendrait le