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LE BUSTE.\t1\t67 es toit si rude que chevaliers et chevaulz tressaillirent de grand’peur; mais non la princesse. Et incontinent le chevalier aux blanches armes courut sus au caliphe de Schiraz, et du premier poindre qu’il fit à son che- vau il le férit de telle force que le paoure caliphe ne sceut si il estoit jour ou nuyt. Ce que voyant, le che¬ valier se tourna contre le prince des I )aces en rebou¬ tant son espée au fourel, et le print par my le corps, et le tira hors du chevau, et le jeta si roidement encontre la terre que peu faillist que il ne lui crevast son cœur ou son ventre. Et les dames battirent des mains, et leur sembloit-i ! que le chevalier aux blan¬ ches armes fust aussi beau que l’archange Gabriel. Lors vint le noble chevalier vers l’eschafaud des dames, et mit un genouil enterre devant la belle Ata- lante, disant : « Dame, je suis le prince de Fer; et, comme au feu le fer se laisse fondre, ainsi faict mon cœur à la flamme de vos yeux. » Atalante — je veux dire Victorine — continua sa lecture en fermant les yeux. La journée était lourde, et la chaleur de juin se glissait en rampant sous les grands arbres du parc. La jolie lectrice touchait à cet instant délicieux où la veille et le sommeil, la rêverie et le rêve, le mensonge et la réalité semblent se don¬ ner la main. Elle voyait le gros M. Lefébure, avocat a la Cour d’appel, emmaillotté dans une lourde cui¬ rasse, sous laquelle passait un pan de robe noire, et coiffé d une marmite dont les anses étaient figurées v I