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LE BUSTE. Elle chercha le signet, et reprit sa lecture au point où elle l’avait laissée la veille : « Or sachiés que la saige et subtive princesse fut re¬ quise en mariage par le fils puîné du roy des Daces et par le caliphe de Schiraz. « Pauvre moi! dit Victo- Je voudrais bien ne choisir ni l’un ni Tautre. rine Mais que dirait la reine du’ pays de Michaud? Elle poursuivit : « Et moult se douloyt la belle Atalante, et n’avoit nul soulas en ce monde, d’autant que le cali¬ phe estoit d’estrange visaige, car il avoit le nez court et large et les oreilles si très-grandes comme les ma¬ nuelles d’ung vau. » Bon! fit—elle : M. Lefébure, le candidat de mon père ! Voyons l’autre : « Et le prince des Daces estoit chétif de son corps et pasle de son visaige, comme qui auroit eaue et non sang dans les venes. » Eh mais ! il ne ressemblait pas médiocrement à M. de Marsal, le protégé de ma tante. Ecoutons un peu ce qui en arriva : « A tant commencèrent les joustes , et devoient ces deux seigneurs courir l’ung contre l’aultre à qui auroit la princesse. Et lors la princesse et plusieurs aultres dames ’urcnt montées sur eschafaulz moult richement parés de drap batu en or, perles et pierres prétieuses. Mais devant que les princes rivaulx ne vinssent aux mains, entra dans la lice un chevalier noblement aorné, et de blanc tout couvert, lequel leur dit : Point ne mettrez vos lances en arroy que je ne vous aye défaicts Tung et l’aultre, et bouttés en terre tout à plat. Et, ce disant, sa voix » I '1 I