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158\t■\tLE BUSTE. île Mme Cliquot et des frères Ruinart. Je parierais que vous avez goûté de ses ananas. Il eſi livre pour 4000 fr. par an au commerce de Paris : les restes de sa table ! Ce gentilhomme bourgeois, très-super¬ bement gentilhomme et très-spirituellement bour¬ geois, ne dédaigne pas d’imprimer ses armoiries sur le blé qu’il récolte et le vin qu’il fabrique. Si ses aïeux y trouvaient à redire, il leur répondrait en bon français : « Nous sommes au xixe siècle, la vie est chère, on a découvert des mines d’or; ce qui coûtait cent francs de votre temps en vaut mille aujourd’hui, les plus grandes fortunes se défont en cinquante ans; le droit d’aînesse est aboli, et pour que mes petits-fils aient un peu d’argent, il faut que j’en gagne beau¬ coup. il pourrait ajouter que la France lui sait au¬ tant de gré de ses conquêtes pacifiques que de vingt coups de lance reçus en bataille rangée, car il est officier de la Légion d’honneur sans avoir gagné la moindre épaulette.\t. Ses ancêtres, qui ne portaient la plume qu’à leur chapeau, ne seraient pas médiocrement surpris de lire les livres qu’il a signés. Le dernier en date ( Paris, 1854, chez DentuJ a pour titre : Du Petit Bétail, traité comprenant l’éducation des lapins russes et des poules cochinchinoises. Et pourquoi pas ? Le vieux Caton a bien légué à son fils et à la postérité une re¬ cette pour faire la soupe aux choux ! Le marquis de lîuéblan, qui écrit fort proprement sa langue, est ■