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156\tLE BUSTE. l’industrie de ces messieurs : ils datent de saint Louis. + Ils ont fait les deux dernières croisades ; .ils ont porté les armes de père en fìls jusqu’à la Révolution, et ils n’ont pas émigré : ce que je loue. Par un hasard dont l’histoire offre peu d’exemples, le sang de cette noble famille ne s’est point appauvri, et le dernier des Gué- blan pourrait se mesurer en champ clos avec ses an¬ cêtres. 11 est grand, large, vigoureux, haut en cou¬ leur, et de force à porter la cuirasse. Il tire l'épée comme un mousquetaire, monte à cheval comme un reìtre, mange comme un lansquenet et boit comme M. de Bassompierre. Ses cinquante ans ne lui pèsent pas plus qu’une plume. Du reste, il porte fièrement son nom ; il n’est pas fâché d’être fils de quelqu’un ; il lit volontiers l’histoire de France et met à part tous les livres qui parlent de sa famille ; il conserve son honneur avec un soin jaloux ; il est plein de droiture ; il sait donner, prêter et perdre son argent ; bref, il a le cœur noble. Si vous trouvez dix hommes plus aris¬ tocrates que lui entre le quai d’Orsay et la rue de Vau- girard, vous aurez de bons yeux. Mais que dirait Guéblan Ier, écuyer de la reine Blanche, s’il pouvait ressusciter dans le cabinet de son arrière-neveu ? Il s’écrierait, en se frottant les yeux : « Ohî oh! le monde est devenu beau fils de¬ puis ma connaissance première ! Il me semble, mar¬ quis, que vous gagnez de l’argent! » Le grand mot est lâché; je peux tout vous dire :