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bandits qui délibéraient sur place nous poursuivirent à un demi-quart de lieue. À mesure que nous approchions du village, le temps se remettait, les chemins séchaient sous nos pas. Le premier rayon de soleil me parut bien beau. Hadgi-Stavros prêtait peu d’attention au monde extérieur : il regardait en lui-même. C’est quelque chose de rompre avec une habitude de cinquante ans.

Aux premières maisons de Castia, nous fîmes la rencontre du moine, qui portait un essaim dans un sac. Il nous présenta ses civilités et s’excusa de n’être point venu nous voir depuis la veille. Les coups de fusil lui avaient fait peur. Le Roi le salua de la main et passa outre.

Les chevaux de mes amis les attendaient avec leur guide auprès de la fontaine. Je demandai comment ils avaient quatre chevaux. Ils m’apprirent que M. Mérinay, faisait partie de l’expédition, mais qu’il était descendu de cheval pour considérer une pierre curieuse, et qu’il n’avait point reparu.

Giacomo Fondi me porta sur ma selle, toujours à bras tendu : c’était plus fort que lui. Le Roi, aidé de Dimitri, se hissa péniblement sur la sienne. Harris et son neveu sautèrent à cheval ; le Maltais, Dimitri et le guide nous précédèrent à pied.

Chemin faisant, je m’approchai de Harris, et il me raconta comment la fille du Roi était tombée en son pouvoir.

« Figurez-vous, me dit-il, que j’arrivais de ma croisière, assez content de moi, et tout fier d’avoir coulé une demi-douzaine de pirates. Je mouille au Pirée le dimanche à six heures ; je descends à