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aboli, sinon dans la loi, du moins dans les mœurs ; l’égalité des enfants d’un même père entraîne la division de la propriété, si favorable aux progrès de la culture. On y trouve quelques grands propriétaires, comme partout ; mais au lieu d’abandonner leurs biens à la rapacité d’un intendant, ils les divisent eux-mêmes et les confient par menues portions au travail de métayers choisis. Ils fournissent la terre, les bâtiments, le bétail, et l’impôt foncier. Le métayer ou colon fournit les bras de sa famille, paye les contributions accessoires, et partage la récolte avec le maître du sol. Ce système est excellent, et les provinces adriatiques ne sembleraient pas à plaindre si elles étaient débarrassées des brigands, protégées contre les inondations du Pô et du Reno, et soulagées des taxes monstrueuses qui les écrasent.

Les impôts sont moins lourds de l’autre côté des Apennins. Il y a même autour de Rome des propriétés qui n’en payent guère. La consulte d’État, en 1854, évaluait les terres privilégiées à la somme de 90 millions. Mais c’est d’autre chose qu’il s’agit : nous abordons les terrains incultes.

Sur le versant de la Méditerranée, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest de Rome, et dans tous les sens où peut s’étendre la bénédiction du pape, le pays plat, qui forme une étendue immense, est à la fois désert, inculte et malsain.

Les experts ont fait de beaux raisonnements sur l’état misérable de ce beau pays.

L’un dit : « Il est inculte parce qu’il est désert : com-