Page:About - La Question romaine.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour les Romains. Les habitants de Bologne (au delà des Apennins) ont fondé à leurs frais des salles d’asile sous la direction d’institutrices laïques. Le clergé a fait des efforts admirables pour réformer un tel abus.

Il n’y a pas une loi, pas un règlement, pas un acte, pas une parole venue d’en haut qui ne tende à l’édification du peuple et qui ne le pousse vers le ciel.

Entrez dans une église : on prêche. Un moine placé à vingt pas de la chaire, sur un tréteau improvisé, gesticule à tour de bras. Ne craignez point qu’il traite un sujet de morale temporelle, comme nos prédicateurs mondains. Il disserte dogmatiquement et furieusement sur l’immaculée Conception, sur le jeûne du carême, sur le maigre du vendredi, sur la Trinité, sur la nature spéciale du feu de l’enfer : « Songez, mes frères, que si le feu terrestre, ce feu créé par Dieu pour vos besoins, à votre usage, vous cause de si cruelles douleurs à la moindre brûlure, la flamme de l’enfer, inventée tout exprès pour punir les pécheurs, doit être plus cuisante, plus âpre, plus furieuse. Cette flamme qui dévore sans consumer, etc. » Je vous fais grâce du reste. Nos orateurs sacrés se réduisent, ou peu s’en faut, à prêcher la fidélité aux femmes, la probité aux hommes, la docilité aux enfants. Ils se mettent à la portée d’un auditoire laïque et sèment, suivant leur talent, un peu de vertu sur la terre. L’éloquence romaine se soucie bien de la vertu ! Elle s’inquiète bien de la terre ! Elle prend le peuple par les épaules et le