Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/376

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les creuses, un vase de forme plus ou moins bizarre où il enfermera des idées connues. Je dis plus : il serait un mauvais franc-maçon, un mauvais citoyen, un homme impie s’il gardait par devers lui un atome de vrai. Tout ce que nous savons d’utile ou simplement de certain, nous le devons aux autres hommes. Il n’y a pas une vérité qui ne fasse partie du patrimoine commun.

L’ancienne organisation de la maçonnerie ne ressemblait pas mal à un trésor mystérieux où 99 vérités inconnues à la foule étaient serrées dans 99 sacs de formes et de couleurs différentes. On ouvrait le premier sac en présence de l’apprenti et on lui disait : Puise ! Le second sac ouvert élevait l’apprenti au rang de compagnon ; le troisième en faisait un maître. Les avides fouillaient ainsi jusqu’au 30e sac, et les insatiables jusqu’au 99e.

Aujourd’hui, le contenu de tous les sacs, le trésor des idées modernes, a été répandu sur le peuple ; il ne reste que des sacs vides ; quelques maçons ambitieux les découpent en lanières et les portent fièrement dans les cérémonies maçonniques.

Les hauts gardes, les cordons, les décorations, les jouets orgueilleux, qui amusent un certain nombre de francs-maçons, ne tarderont pas à disparaître. Ils n’ont été maintenus qu’à trois voix de majorité dans la nouvelle constitution. Il est absurde qu’une institution qui proclame l’égalité