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n’avait pris l’Alsace avec le ferme espoir de la germaniser. Il n’y a donc pas en Europe une question lorraine, puisque les sentiments actuels et futurs de la Lorraine ne font doute pour personne. Mais il y a une question alsacienne que je me suis donné la tâche d’étudier sur place. Pendant tout près d’un mois, j’ai quitté non-seulement Paris, mais les affaires, les idées, les préoccupations de toute sorte qui emplissent et troublent la vie parisienne. Je n’ai pas lu un seul journal, je me suis désintéressé des polémiques, des intrigues, des rancunes et des ambitions que tous les vrais Français devraient bien oublier comme moi en présence d’une question de devoir national. Voici les impressions que j’ai recueillies pas à pas, au jour le jour. Je les livre au jugement de nos concitoyens, de nos amis et de nos ennemis. Si je mens d’un seul mot, je permets à M. de Bismark de traiter ma modeste maison de Saverne comme une villa de Saint-Cloud.