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du vrai propriétaire est détruite, et sa jouissance troublée pour un temps plus ou moins long. Il a toujours son capital, mais il ne le possède pas ; il a droit à certains revenus, mais il ne peut les toucher jusqu’à nouvel ordre ; une partie de son avoir se trouve pour ainsi dire immobilisée par le vol.

Les titres au porteur sont plus faciles à négocier ; mais comme le volé, s’il est adroit, peut les arrêter en chemin, un voleur qui sait son état, se tient en garde contre des biens si compromettants et les détruit pêle-mêle avec les titres nominatifs. Là encore il n’y a en réalité qu’un peu de papier perdu ; le capital subsiste et ne change pas de maître ; mais le propriétaire légitime est condamné à des démarches pénibles et onéreuses qui empoisonnent sa possession sans profit pour personne. Parmi les papiers au porteur, les billets de banque sont assurément ce qui se négocie le plus commodément : les scélérats naïfs s’imaginent qu’on en peut disposer avec impunité, comme de l’or et de l’argent, mais ils se trompent.

Chaque billet porte une lettre et un numéro qui lui donnent une sorte d’individualité et permettent de le reconnaître entre mille. Moyennant une précaution très-simple et qui est à la portée de tous les détenteurs, un billet peut devenir une